Vallées Interandines

La douceur de vivre à la bolivienne


La folle géographie des vallées boliviennes

Les vallées interandines sont le produit de l’incroyable géographie de la Bolivie : ici, la cordillère des Andes se jette directement dans le bassin amazonien. Au milieu de ces environnements extrêmes se sont également formées les vallées interandines, situées au centre du pays. Les trois principales sont celles de Cochabamba, Sucre et Tarija. Avec des altitudes oscillant entre 2000 à 3000 mètres, leurs températures habituelles oscillent entre 18 et 25 °C.
Les terres fertiles de ces vallées en font le grenier de la Bolivie. Ce sont des terres essentiellement Quechuas et paysannes. La culture des vallées est riche et s’exprime à travers la musique folklorique aux tonalités vives et colorées, la gastronomie et les très nombreuses fêtes qui rythment l’année. Les habitants des campagnes rendent culte à la Pachamama même si tous se déclarent catholiques : c’est l’idiosyncrasie bolivienne qui s’exprime à chaque instant dans la vie quotidienne de ses habitants.

Cochabamba, la ville de l’éternel printemps

La vallée de Cochabamba est souvent qualifiée en Bolivie de « meilleur endroit pour vivre ». Cochabamba est la capitale gastronomique du pays, un des grands centres du folklore national et aussi la championne des fêtes traditionnelles. Il ne passe pratiquement pas une semaine sans qu’il y ait une fête dans un de ses pueblos, une feria de produits locaux, ou l’anniversaire d’un de ses innombrables saints.
La ville de Cochabamba compte plus de 600000 habitants et s’étend sur la vallée. L’architecture du centre-ville est contrastée : entre édifices de l’époque coloniale et républicaine et constructions modernes, c’est une ville pleine de vie et d’activités.
Le symbole de la ville est le Cristo de la Concordia, une statue de plus de 34 mètres qui domine Cochabamba. Mais son véritable centre névralgique c’est la Kancha, le gigantesque marché qui s’étend sur plus de 40 pâtés de maison !

L’arrière-pays de Cochabamba : le Valle Alto et Torotoro

La principale région productrice du département est le Valle Alto (la haute vallée), qui s’étend au sud-est de la ville. De superbes petites villes coloniales comme Tarata, Cliza ou encore Totora témoignent de l’histoire coloniale de cette région.
On trouve de nombreux sites précolombiens dans la vallée: le plus célèbre est Incallajta, qui contient le plus grand édifice d’un seul tenant de tout l’empire inca. Cochabamba était le point le plus avancé à l’est du Tahuantinsuyu, et le point d’affrontement des Incas avec les peuples des terres basses.
Du Valle Alto on peut partir vers le Parc National Torotoro, célèbre pour ses nombreuses traces de dinosaures. Le canyon gigantesque de Torotoro, ses cavernes (les plus grandes de Bolivie), sa végétation exubérante et la faune variée qu’on y trouve en font une destination des plus intéressantes.

Sucre, berceau de la liberté

Encore plus que Cochabamba, Sucre est une ville chargée d’histoire. Elle a été successivement capitale du territoire indigène yamparaez, puis d’un grand territoire inca, capitale de la Audiencia (cour royale) de Charcas (un territoire qui s’étendait du Pérou jusqu’à Buenos Aires du XVIème au XVIIIème siècles), et finalement capitale de la République de Bolivie.
Sucre est souvent appelée le « berceau de la liberté » car c’est ici qu’a été déclarée l’indépendance du pays en 1825, dans l’actuelle Casa de la Libertad (Maison de la Liberté), dans les bâtiments de l’ex Université San Francisco Xavier, la seconde université la plus ancienne de tout le continent.

La Ville Blanche capitale hors du temps

Sucre a été marquée par son aristocratie qui a fait de cette ville une capitale au style européen qui ne se compare à aucune autre ville bolivienne. Aujourd’hui Sucre est une ville belle, dynamique, lumineuse. Elle a été déclarée Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco.
Si La Paz est le siège du gouvernement, Sucre demeure la capitale constitutionnelle du pays. Cependant, elle est à l’écart de tout axe de circulation important. Il semble que rien n’altère le calme de cette superbe ville.

La Cordillera de los Frailes et les Jalq’as

L’imposante chaîne de montagnes qui sépare le département de Chuquisaca de celui de Potosi s’appelle la Cordillera de los Frailes. Cette région offre des paysages splendides et constitue l’habitat de différentes cultures indigènes dont notamment les Jalq’as.
L’origine de ce peuple reste une énigme pour les ethnologues. Les Jalq’as vivent sur des terres pauvres et ont un système d’organisation sociale, des techniques et des traditions qui les distinguent de tous les autres peuples andins. Le magnifique cratère de Maragua abrite certaines de leurs communautés.

Tarabuco

L’autre peuple majeur de la région est celui de Tarabuco, également connu pour ses superbes textiles qui offrent des contrastes de couleurs violents et sont recouverts de motifs facilement reconnaissables. Tout comme les Jalq’as, les habitants de Tarabuco parlent aujourd’hui le quechua. Ils se distinguent par le port d’une version folklorique du casque espagnol.

Sites précolombiens de la Cordillera de los Frailes

La Cordillera de los Frailes regorge de témoignages du passé précolombien : de magnifiques routes incas encore praticables, des peintures rupestres comme celles d’Incamachay ou encore des chullpas (nécropoles précolombiennes).